L’Affaire Calas
L’affaire Calas a débuté le 13
Octobre 1761 avec la découverte du corps étranglé du fils aîné de la famille
Calas dans la maison familiale et a pris fin le 9 Mars 1765 suite à la
réhabilitation posthume du père de famille Jean Calas. Cette affaire eut
un retentissement important grâce à la
prise de position de Voltaire qui, convaincu de l’innocence de Jean Calas,
rédigea plusieurs œuvres le défendant. Parmi celles-ci, la plus célèbre est
sans conteste Le traité sur la tolérance (1762).
Cette affaire est l’une des
premières erreurs judiciaires connues. En effet, dès la découverte du corps de
Marc-Antoine, une rumeur naît : Jean Calas a tué son fils avec la
complicité de son entourage afin d’empêcher ce dernier de se convertir au
catholicisme et d’abandonner le protestantisme. Cette rumeur est fondée sur un
antécédent familial. L’un des fils de la famille Calas appelé Louis s’est
converti au catholicisme. Cet évènement fut vécu comme une trahison par le père
qui rompit dès lors tout contact avec ce dernier allant même jusqu’à refuser de
lui verser une pension. Cette rumeur servira de preuve lors du procès de Jean
Calas qui sera par la suite torturé, victime du supplice de la roue et brulé
vif dans l’espoir qu’il finisse par avouer une faute qu’il n’a pas commise.
En réalité, Marc-Antoine s’est
donné la mort en se pendant à l’aide de sa cravate dans l’arrière-boutique de la
mercerie familiale accolée à la maison familiale. Afin d’éviter à leur fils le
supplice imposé au suicidé, les proches du mort ne contredisent pas la rumeur
et vont même jusqu’à la soutenir. Cet élément aura la conséquence
suivante : lorsque la famille dira aux jurés ce qui s’est réellement
passé, elle ne sera pas crue. Après la mort de leur père, sa veuve et ses
enfants seront emprisonnés puis traqués. Voltaire permettra avec ses différents
ouvrages défendant cette famille protestante d’obtenir une révision du procès
en Mars 1763 pour vice de procédure. Cette révision du procès aboutira le 9
Mars 1765 à une réhabilitation officielle de la famille Calas et à une
réhabilitation posthume de Jean Calas par Louis XV. Ce dernier mettra fin aux
poursuites contre la famille et lui octroiera une pension de 36000 livres.
Portrait de Voltaire